DEPRODUCTION 1 & 2

Perrine Valli

Du 09 juin au 12 juin 2011

Ce projet est né suite à la résidence de recherche CulturesFrance « Villa Médicis Hors les murs » que Perrine Valli a effectuée à Tokyo de septembre à décembre 2009.
Dans « Déproduction », Perrine questionne la notion de productivité et d’improductivité au sein de la création artistique.
«Cette réflexion est apparue lorsque j’ai pris conscience que cette résidence avait une grande particularité : celle de n’imposer aucune productivité à l’artiste. En effet, en dehors d’un court rapport d’activité et des billets d’avion, il ne m’était rien demandé en retour de cette bourse.
Comment mettre à profit la situation exceptionnelle de recevoir de l’argent «gratuitement » ?
Que signifie la liberté de ne pas avoir à créer? Il m’a paru intéressant de questionner cette période de recherche et d’envisager une autre manière de travailler durant ces trois mois à l’étranger. Partir à l’autre bout du monde pour m’enfermer dans un studio de danse ou dans une pièce avec des lectures, ne me semblait pas très pertinent dans ce contexte particulier. J’ai donc décidé de repousser mes projets chorégraphiques et d’aborder cette résidence par un concept très japonais: l’expérience du vide. Contrairement à mes habitudes, je suis donc partie au Japon sans rien planifier et avec pour seul projet celui de ne pas travailler…»

La question de l’identité sexuelle
Ayant travaillé dans mes deux dernières pièces chorégraphiques sur le sujet de l’identité sexuelle, mon intérêt s’est naturellement porté sur cette question – fort intéressante dans la culture japonaise – et j’ai ainsi décidé de développer une recherche sur les mangas érotiques. Cette lecture, très présente au Japon, est totalement libre, visible et naturelle, il n’est pas étonnant de se retrouver assise à côté d’un garçon regardant sans aucune gène ces dessins érotiques. J’ai trouvé intéressant d’interroger les femmes à ce sujet en les invitant à répondre à un questionnaire anonyme créé avec l’aide d’amis japonais.
Ce projet a été invité par l’Ambassade de France, dans le cadre d’une conférence lors de la journée de la femme, mais le volet « sexualité » dans lequel j’étais invitée parmi d’autres artistes a finalement été supprimé…
Ce projet traitera de cette conférence qui n’a pas eu lieu et du pourquoi elle n’a pas eu lieu. Développé sous la forme d’une performance interprétée par moi-même, cette création abordera la parole et le texte qui sont de nouveaux élements de recherche pour moi. J’ai donc souhaité collaborer avec Tamarra Bacci qui travaille actuellement sur des projets proches du théâtre (Pascal Rambert, Roméo Castellucci) pour la “mise en scène” de cette performance.

La question de la danse contemporaine
Kazuma Glen Motomura est danseur professionnel. Nous nous sommes rencontrés au début de ma résidence après un spectacle de danse. En échangeant sur nos expériences mutuelles, nous avons tous les deux été très frappés par la différence entre la situation professionnelle des danseurs japonais et européens. Par exemple, il travaillait à ce moment-là sur un spectacle présenté dans un théâtre d’environ 400 places, où chaque danseur avait l’obligation de vendre 35 tickets. Non seulement les danseurs n’étaient pas rémunérés, mais ils devaient rembourser au théâtre les billets non vendus! Dans le sens inverse, il était stupéfait d’apprendre que j’étais payée pour passer trois mois à Tokyo sans avoir ni à danser, ni à créer…
Malgré cette situation financière difficile, j’ai cependant été marquée par le dynamisme de danseurs japonais – parfois bien plus actifs que certains danseurs européens – alliant projets personnels, cours de danse quotidiens, créations, spectacles et emploi alimentaire. Cela m’a donné envie d’organiser une présentation publique à la fin de ma résidence et nous avons travaillé ensemble durant deux mois. Cette performance, interprétée par Kazuma Glen Motomura, témoignera de nos échanges sur la danse durant cette période, elle interrogera le métier de danseur et le contexte politique dans lequel il travaille. »
Perrine Valli

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Ce projet est né suite à la résidence de recherche CulturesFrance « Villa Médicis Hors les murs » que Perrine Valli a effectuée à Tokyo de septembre à décembre 2009.
Dans « Déproduction », Perrine questionne la notion de productivité et d’improductivité au sein de la création artistique.
«Cette réflexion est apparue lorsque j’ai pris conscience que cette résidence avait une grande particularité : celle de n’imposer aucune productivité à l’artiste. En effet, en dehors d’un court rapport d’activité et des billets d’avion, il ne m’était rien demandé en retour de cette bourse.
Comment mettre à profit la situation exceptionnelle de recevoir de l’argent «gratuitement » ?
Que signifie la liberté de ne pas avoir à créer? Il m’a paru intéressant de questionner cette période de recherche et d’envisager une autre manière de travailler durant ces trois mois à l’étranger. Partir à l’autre bout du monde pour m’enfermer dans un studio de danse ou dans une pièce avec des lectures, ne me semblait pas très pertinent dans ce contexte particulier. J’ai donc décidé de repousser mes projets chorégraphiques et d’aborder cette résidence par un concept très japonais: l’expérience du vide. Contrairement à mes habitudes, je suis donc partie au Japon sans rien planifier et avec pour seul projet celui de ne pas travailler…»

La question de l’identité sexuelle
Ayant travaillé dans mes deux dernières pièces chorégraphiques sur le sujet de l’identité sexuelle, mon intérêt s’est naturellement porté sur cette question – fort intéressante dans la culture japonaise – et j’ai ainsi décidé de développer une recherche sur les mangas érotiques. Cette lecture, très présente au Japon, est totalement libre, visible et naturelle, il n’est pas étonnant de se retrouver assise à côté d’un garçon regardant sans aucune gène ces dessins érotiques. J’ai trouvé intéressant d’interroger les femmes à ce sujet en les invitant à répondre à un questionnaire anonyme créé avec l’aide d’amis japonais.
Ce projet a été invité par l’Ambassade de France, dans le cadre d’une conférence lors de la journée de la femme, mais le volet « sexualité » dans lequel j’étais invitée parmi d’autres artistes a finalement été supprimé…
Ce projet traitera de cette conférence qui n’a pas eu lieu et du pourquoi elle n’a pas eu lieu. Développé sous la forme d’une performance interprétée par moi-même, cette création abordera la parole et le texte qui sont de nouveaux élements de recherche pour moi. J’ai donc souhaité collaborer avec Tamarra Bacci qui travaille actuellement sur des projets proches du théâtre (Pascal Rambert, Roméo Castellucci) pour la “mise en scène” de cette performance.

La question de la danse contemporaine
Kazuma Glen Motomura est danseur professionnel. Nous nous sommes rencontrés au début de ma résidence après un spectacle de danse. En échangeant sur nos expériences mutuelles, nous avons tous les deux été très frappés par la différence entre la situation professionnelle des danseurs japonais et européens. Par exemple, il travaillait à ce moment-là sur un spectacle présenté dans un théâtre d’environ 400 places, où chaque danseur avait l’obligation de vendre 35 tickets. Non seulement les danseurs n’étaient pas rémunérés, mais ils devaient rembourser au théâtre les billets non vendus! Dans le sens inverse, il était stupéfait d’apprendre que j’étais payée pour passer trois mois à Tokyo sans avoir ni à danser, ni à créer…
Malgré cette situation financière difficile, j’ai cependant été marquée par le dynamisme de danseurs japonais – parfois bien plus actifs que certains danseurs européens – alliant projets personnels, cours de danse quotidiens, créations, spectacles et emploi alimentaire. Cela m’a donné envie d’organiser une présentation publique à la fin de ma résidence et nous avons travaillé ensemble durant deux mois. Cette performance, interprétée par Kazuma Glen Motomura, témoignera de nos échanges sur la danse durant cette période, elle interrogera le métier de danseur et le contexte politique dans lequel il travaille. »
Perrine Valli

Distribution

  • Conception Perrine Valli
  • Collaboration Tamara Bacci
  • Interprétation Airi Suzuki, Kazuma Glen Motomura, Perrine Valli
  • Lumières et régies Laurent Schaer
  • Scénographie-photos Nicolas Lelièvre,
  • Administration Thibault Genton
  • Diffusion Aurélie Martin
  • Résidence Maison de la Danse de Lyon / “Chalet suisse” au TanzWerkstatt de Berlin