CHANT REVOLUTIONNAIREVocalisations, tonalités et déplacements en vue de la grève féministe.

Anna Tje

Du 13 juin au 14 juin 2021

Comment réclamer un espace et une voix ? Comment revendiquer nos corps politiques, nos temporalités, nos droits à nous-même ou à la communauté ?

L’atelier chant révolutionnaire explore la tonalité non coloniale et la chorale comme lieu de création et de renforcement de liens familiaux (famille choisie) pour l’auto-determination au sein des communautés afrodescendantes, afrofem et queer-féministes.  Il s’agit d’une recherche en pratique et expérimentale – comme une science du flashmob en cacophonie harmonieuse comme désinvolte – où il sera possible d’interroger le « faire famille » à travers des exercices d’interdépendance, de déhiérarchisation du corps vocal et les tonalités décolonisées de nos corps (in)visibles et de nos voix silencieuses, amplifiées, dispersées et disséminées.

Inspirée par les tonalités et styles polyphoniques d’Afrique centrale et envisageant d’étirer les voix et les corps vers des destinations mouvantes et intemporelles, l’atelier vocalisations, tonalités et déplacements en vue de la grève féministe, nous permettra de déconstruire l’espace de manifestation le 14 juin prochain, et de revendiquer une présence de nos corps et de nos voix à partir de nos urgences en lien avec plusieurs territoires politiques. Nous verrons ensemble et à travers l’idée d’un « chant révolutionnaire », quel espace de réjouissance et de fierté nous pourrons créer ensemble et quelle pourrait-être la ou les tonalités radicales de personnes afrodescendantes et leur complices en Suisse romande.
De quoi faire vibrer nos ancestralités futurs…

« Je m’intéresse depuis quelques années au pouvoir de la vocalisation, du chant révolutionnaire et de la chorale comme moyen de faire famille. Quelles mémoires, quels langages, quels messages et quelles tonalités nous traversent et faisons-nous passer à travers nos vocalisations multiples ?

Ces questionnement sont apparus 1) lorsque ma grand-mère militante durant la lutte de l’indépendance au Cameroun, souffrant d’alzheimer durant ces dernières années de vie, ne répondait qu’en chanson et 2) lorsque j’ai commencé à écouter et analyser de plus près les chorales qui rythment de nombreux événements familiaux. Généralement issues de cantiques importés par des missionnaires chrétiens à l’époque coloniale et traduits de langues européennes en langue Bassa du Cameroun ou en d’autres langues africaines, ces airs qui traversent les générations et les espaces culturels et géographiques, sont synonymes – comme le souligne Kofi Agawu – de la « tonalité comme force colonisante en Afrique ».

Ce que j’ai longtemps appelé « nos chants » sont imprégnés de colonialisme (ou plutôt sont des outils coloniaux) tout comme l’est le concept de chorale tel qu’il a été diffusé par l’occident. Je pense qu’il est nécessaire de repenser la chorale depuis sa positionnalité dans l’espace et depuis son contexte politique en résonance avec nos individualités et nos urgences. Je parle ici des violences institutionnelles et interpersonnelles que subissent les personnes noirexs et queer où qu’elles soient. »

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Comment réclamer un espace et une voix ? Comment revendiquer nos corps politiques, nos temporalités, nos droits à nous-même ou à la communauté ?

L’atelier chant révolutionnaire explore la tonalité non coloniale et la chorale comme lieu de création et de renforcement de liens familiaux (famille choisie) pour l’auto-determination au sein des communautés afrodescendantes, afrofem et queer-féministes.  Il s’agit d’une recherche en pratique et expérimentale – comme une science du flashmob en cacophonie harmonieuse comme désinvolte – où il sera possible d’interroger le « faire famille » à travers des exercices d’interdépendance, de déhiérarchisation du corps vocal et les tonalités décolonisées de nos corps (in)visibles et de nos voix silencieuses, amplifiées, dispersées et disséminées.

Inspirée par les tonalités et styles polyphoniques d’Afrique centrale et envisageant d’étirer les voix et les corps vers des destinations mouvantes et intemporelles, l’atelier vocalisations, tonalités et déplacements en vue de la grève féministe, nous permettra de déconstruire l’espace de manifestation le 14 juin prochain, et de revendiquer une présence de nos corps et de nos voix à partir de nos urgences en lien avec plusieurs territoires politiques. Nous verrons ensemble et à travers l’idée d’un « chant révolutionnaire », quel espace de réjouissance et de fierté nous pourrons créer ensemble et quelle pourrait-être la ou les tonalités radicales de personnes afrodescendantes et leur complices en Suisse romande.
De quoi faire vibrer nos ancestralités futurs…

« Je m’intéresse depuis quelques années au pouvoir de la vocalisation, du chant révolutionnaire et de la chorale comme moyen de faire famille. Quelles mémoires, quels langages, quels messages et quelles tonalités nous traversent et faisons-nous passer à travers nos vocalisations multiples ?

Ces questionnement sont apparus 1) lorsque ma grand-mère militante durant la lutte de l’indépendance au Cameroun, souffrant d’alzheimer durant ces dernières années de vie, ne répondait qu’en chanson et 2) lorsque j’ai commencé à écouter et analyser de plus près les chorales qui rythment de nombreux événements familiaux. Généralement issues de cantiques importés par des missionnaires chrétiens à l’époque coloniale et traduits de langues européennes en langue Bassa du Cameroun ou en d’autres langues africaines, ces airs qui traversent les générations et les espaces culturels et géographiques, sont synonymes – comme le souligne Kofi Agawu – de la « tonalité comme force colonisante en Afrique ».

Ce que j’ai longtemps appelé « nos chants » sont imprégnés de colonialisme (ou plutôt sont des outils coloniaux) tout comme l’est le concept de chorale tel qu’il a été diffusé par l’occident. Je pense qu’il est nécessaire de repenser la chorale depuis sa positionnalité dans l’espace et depuis son contexte politique en résonance avec nos individualités et nos urgences. Je parle ici des violences institutionnelles et interpersonnelles que subissent les personnes noirexs et queer où qu’elles soient. »