Stuart Brisley

Né à Haselmere, Surey en 1933, Stuart Brisley étudie successivement à la Guilford School of Art, au Royal College of art, à l’Académie des Beaux-Arts de Munich ainsi qu’à l’Université de Floride. Il a participé à de nombreuses expositions, évènements et performances, la plupart du temps en Europe. Il a également de nombreuses publications à son actif. Stuart Brisley est le fondateur du Artist Project Peterlee5 qu’il a créé en 1976-77. Celui-ci a été réactivé par Stuart Brisley et Tim Brennan et rebaptisé The Peterlee Project en 2004.

Stuart Brisley est généralement considéré comme le parrain de l’art de la performance en Angleterre. Obtenant sa notoriété durant les années 60 et 70, son travail consistait à défier le corps humain de manière physique, psychologique et émotionnelle, et utilisait souvent des fèces (excréments) comme sujet ou matériel dans la construction de ses pièces. Il est un écrivain prolifique, peintre, performeur, éducateur et donateur de la scène artistique anglaise. En 1968, Brisley a aidé à organiser le Sit In de Hornsey en guise de protestation contre l’enseignement ordinaire dans les écoles d’art britanniques. Cette protestation l’a aidé à acquérir une réputation d’artiste défiant les normes, et sa nomination comme professeur à l’école d’art de Slade (Université de Londres) était et reste unique dans le sens ou il était le seul enseignant à être désigné par les élèves eux-mêmes. Il vit maintenant à Spitalfields dans l’Est de Londres.

Notes & analyses descriptives concernant les rencontres internationales d’art performance de Québec. Par Cyrille Bret

« La performance de Stuart Brisley comporta d’emblée une antinomie qui s’imposa à moi de façon brutale : son intervention fut entièrement bâtie autour de la notion de narration et hélas, compte tenu des ramifications de son action, en grande partie discursives, je me retrouve dans l’impossibilité d’en faire la moindre description détaillée… Il avait construit un dispositif consistant en une exhibition de situation de communication : une femme se tenait assise, immobile et muette sur une chaise, elle-même posée sur une structure, assistant à l’action dans sa totalité, mais ignorant le public. Cette structure, il ne cessa de la manipuler, de la retourner dans tous les sens, sous tous les angles et de la déplacer dans l’espace performatif. L’acte d’énonciation mettait donc en jeu plusieurs niveaux de réception, l’un intrinsèque à l’action, l’autre à fonction externe (le public). Ainsi, l’artiste ne faisait ou ne disait rien qui ne puisse s’entendre comme un acte « méta-communicationnel ». Son propos fut d’élaborer, à partir d’un canevas très restreint de phrases et d’actions qui servaient d’embrayeurs, puisqu’à double sens, une fiction narrative en récits et/ou actions emboîtés, et interdépendants les uns des autres. Brillante démonstration de la confusion entre illusion et réalité (le maillon faible de l’art performance qui le raccroche, d’une certaine manière à la notion de représentation, dont cet art ne cesse pourtant de vouloir s’émanciper…), certes, ou plutôt de cette affirmation quasi-programmatique de l’artiste : “This is all true ! The truth witloof reason ! The truth with reason is no truth ! “ ou de cette autre encore, “So, it’s a fiction. All you remember is a scienti-fiction !”. »

Stuart Brisley, adepte de l’art corporel qui joue avec une certaine angoisse et, dans sa forme la plus puissante, sur une forme de terreur, résiste à l’aliénation tout en exigeant notre complicité. Ainsi des grèves de la faim faites par Stuart Brisley dans une pièce au premier étage de l’Institut d’Art contemporain de Londres, à la fin de années 70 : Brisley rampa sur une table chargée de nourriture putrescente, puis resta assis plusieurs jours dans un bac rempli d’eau en compagnie d’un quartier de viande pourrie, jusqu’à ce que sa peau se fût flétrie et que la puanteur accablât les spectateurs qui s’attardaient là plus que le temps d’un regard.

Les performances de Stuart Brisley sont marquées par un processus génératif qui incite à une libération des conventions du comportement social. Son travail implique le public et cet engagement transforme les actions du performeur, établissant un dialogue circulaire entre action et réaction. Même s’il y a des références au théâtre, Brisley considère son travail comme anti-théâtre et même comme antiperformance.

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Né à Haselmere, Surey en 1933, Stuart Brisley étudie successivement à la Guilford School of Art, au Royal College of art, à l’Académie des Beaux-Arts de Munich ainsi qu’à l’Université de Floride. Il a participé à de nombreuses expositions, évènements et performances, la plupart du temps en Europe. Il a également de nombreuses publications à son actif. Stuart Brisley est le fondateur du Artist Project Peterlee5 qu’il a créé en 1976-77. Celui-ci a été réactivé par Stuart Brisley et Tim Brennan et rebaptisé The Peterlee Project en 2004.

Stuart Brisley est généralement considéré comme le parrain de l’art de la performance en Angleterre. Obtenant sa notoriété durant les années 60 et 70, son travail consistait à défier le corps humain de manière physique, psychologique et émotionnelle, et utilisait souvent des fèces (excréments) comme sujet ou matériel dans la construction de ses pièces. Il est un écrivain prolifique, peintre, performeur, éducateur et donateur de la scène artistique anglaise. En 1968, Brisley a aidé à organiser le Sit In de Hornsey en guise de protestation contre l’enseignement ordinaire dans les écoles d’art britanniques. Cette protestation l’a aidé à acquérir une réputation d’artiste défiant les normes, et sa nomination comme professeur à l’école d’art de Slade (Université de Londres) était et reste unique dans le sens ou il était le seul enseignant à être désigné par les élèves eux-mêmes. Il vit maintenant à Spitalfields dans l’Est de Londres.

Notes & analyses descriptives concernant les rencontres internationales d’art performance de Québec. Par Cyrille Bret

« La performance de Stuart Brisley comporta d’emblée une antinomie qui s’imposa à moi de façon brutale : son intervention fut entièrement bâtie autour de la notion de narration et hélas, compte tenu des ramifications de son action, en grande partie discursives, je me retrouve dans l’impossibilité d’en faire la moindre description détaillée… Il avait construit un dispositif consistant en une exhibition de situation de communication : une femme se tenait assise, immobile et muette sur une chaise, elle-même posée sur une structure, assistant à l’action dans sa totalité, mais ignorant le public. Cette structure, il ne cessa de la manipuler, de la retourner dans tous les sens, sous tous les angles et de la déplacer dans l’espace performatif. L’acte d’énonciation mettait donc en jeu plusieurs niveaux de réception, l’un intrinsèque à l’action, l’autre à fonction externe (le public). Ainsi, l’artiste ne faisait ou ne disait rien qui ne puisse s’entendre comme un acte « méta-communicationnel ». Son propos fut d’élaborer, à partir d’un canevas très restreint de phrases et d’actions qui servaient d’embrayeurs, puisqu’à double sens, une fiction narrative en récits et/ou actions emboîtés, et interdépendants les uns des autres. Brillante démonstration de la confusion entre illusion et réalité (le maillon faible de l’art performance qui le raccroche, d’une certaine manière à la notion de représentation, dont cet art ne cesse pourtant de vouloir s’émanciper…), certes, ou plutôt de cette affirmation quasi-programmatique de l’artiste : “This is all true ! The truth witloof reason ! The truth with reason is no truth ! “ ou de cette autre encore, “So, it’s a fiction. All you remember is a scienti-fiction !”. »

Stuart Brisley, adepte de l’art corporel qui joue avec une certaine angoisse et, dans sa forme la plus puissante, sur une forme de terreur, résiste à l’aliénation tout en exigeant notre complicité. Ainsi des grèves de la faim faites par Stuart Brisley dans une pièce au premier étage de l’Institut d’Art contemporain de Londres, à la fin de années 70 : Brisley rampa sur une table chargée de nourriture putrescente, puis resta assis plusieurs jours dans un bac rempli d’eau en compagnie d’un quartier de viande pourrie, jusqu’à ce que sa peau se fût flétrie et que la puanteur accablât les spectateurs qui s’attardaient là plus que le temps d’un regard.

Les performances de Stuart Brisley sont marquées par un processus génératif qui incite à une libération des conventions du comportement social. Son travail implique le public et cet engagement transforme les actions du performeur, établissant un dialogue circulaire entre action et réaction. Même s’il y a des références au théâtre, Brisley considère son travail comme anti-théâtre et même comme antiperformance.


Helinä Hukkataival (FL) // Stuart Brisley (GB) // Alastair Mac Lennan (GB)

Le 08 décembre

Passé