LA MORT DE POMPEE

Roger Lewinter, Solange Pinget

Du 18 janvier au 27 février 2005

« Il y a quelque chose d’extraordinaire dans le titre de ce poème, qui porte le nom d’un héros qui n’y parle point; mais il ne laisse pas d’en être, en quelque sorte, le principal acteur, puisque sa mort est la cause unique de tout ce qui s’y passe… » (Corneille)

Vaincu par César à Pharsale, Pompée compte sur la cour d’Egypte pour lui porter secours: le jeune roi Ptolomée lui doit son trône… Mais Ptolomée, mal assuré sur ce trône que convoite sa soeur Cléopâtre, fait assassiner Pompée, convaincu de gagner ainsi les bonnes grâces de César. Cette « lâche et cruelle politique » ne sera pas reçue comme Ptolomée l’espérait. D’autant que Cléopâtre a d’autres atouts pour satisfaire son ambition et s’attirer les faveurs du futur empereur…

« Partant de Racine, j’ai lu Corneille, puis Malherbe, Ponge et Mallarmé… Malherbe: créateur de l’alexandrin classique qui se déploie avec toute sa richesse dans le théâtre de Corneille; et au terme, pour la poésie en vers, réguliers, Mallarmé. Plus je lisais et travaillais, et plus je me rendais compte que si l’on ne savait plus dire l’alexandrin classique, c’est parce que l’on ne tenait pas compte des accents. Et je suis arrivé à la notion de fin, ou de suspension, d’une unité de sens: la fonction de l’accent en français est de marquer non pas une unité de sens, mais la fin d’un fragment de sens, ce qui permet d’intégrer toute forme de césures dans le complexe de sens que constitue chaque vers. Cela n’a été possible qu’en travaillant et en faisant jouer du Corneille ».

« Le français pensé, écrit et parlé jusque dans les années cinquante procède du théâtre classique, dont l’auteur le plus accompli est Corneille. En français – contrairement à la plupart des langues européennes – l’accent dans un mot n’est pas fixe. Il dépend de la fonction du mot dans la phrase, qu’il s’agisse de vers ou de prose. La nature virtuelle de l’accent en français fait que chaque mot est susceptible d’avoir deux types d’accents: l’un, fonction du sens, par définition, mobile, mais obligatoire, et l’autre, strictement facultatif, marquant l’affect. De nos jours, la langue n’étant plus véritablement enseignée, l’affect, dans tous les domaines, l’emporte sur le sens. C’est en partie là-dessus que porte notre travail sur Pompée. 

Roger Lewinter

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« Il y a quelque chose d’extraordinaire dans le titre de ce poème, qui porte le nom d’un héros qui n’y parle point; mais il ne laisse pas d’en être, en quelque sorte, le principal acteur, puisque sa mort est la cause unique de tout ce qui s’y passe… » (Corneille)

Vaincu par César à Pharsale, Pompée compte sur la cour d’Egypte pour lui porter secours: le jeune roi Ptolomée lui doit son trône… Mais Ptolomée, mal assuré sur ce trône que convoite sa soeur Cléopâtre, fait assassiner Pompée, convaincu de gagner ainsi les bonnes grâces de César. Cette « lâche et cruelle politique » ne sera pas reçue comme Ptolomée l’espérait. D’autant que Cléopâtre a d’autres atouts pour satisfaire son ambition et s’attirer les faveurs du futur empereur…

« Partant de Racine, j’ai lu Corneille, puis Malherbe, Ponge et Mallarmé… Malherbe: créateur de l’alexandrin classique qui se déploie avec toute sa richesse dans le théâtre de Corneille; et au terme, pour la poésie en vers, réguliers, Mallarmé. Plus je lisais et travaillais, et plus je me rendais compte que si l’on ne savait plus dire l’alexandrin classique, c’est parce que l’on ne tenait pas compte des accents. Et je suis arrivé à la notion de fin, ou de suspension, d’une unité de sens: la fonction de l’accent en français est de marquer non pas une unité de sens, mais la fin d’un fragment de sens, ce qui permet d’intégrer toute forme de césures dans le complexe de sens que constitue chaque vers. Cela n’a été possible qu’en travaillant et en faisant jouer du Corneille ».

« Le français pensé, écrit et parlé jusque dans les années cinquante procède du théâtre classique, dont l’auteur le plus accompli est Corneille. En français – contrairement à la plupart des langues européennes – l’accent dans un mot n’est pas fixe. Il dépend de la fonction du mot dans la phrase, qu’il s’agisse de vers ou de prose. La nature virtuelle de l’accent en français fait que chaque mot est susceptible d’avoir deux types d’accents: l’un, fonction du sens, par définition, mobile, mais obligatoire, et l’autre, strictement facultatif, marquant l’affect. De nos jours, la langue n’étant plus véritablement enseignée, l’affect, dans tous les domaines, l’emporte sur le sens. C’est en partie là-dessus que porte notre travail sur Pompée. 

Roger Lewinter

Distribution

  • Texte Pierre Corneille
  • collectif 12
  • mise en scène Roger Lewinter avec Solange Pinget
  • Jeu Pierreandré Boo, Delphine Horst, Magali Fouchault, Thomas Freitag, Chantal Lienhard, Maurice Martenet, Boris Maver, Christophe Nicolas, Antoine Richard
  • Administration Marie-Danielle Brunet