EDITO – Une saison trans friendly

Le 01 janvier

Comment programmer ? Une cinquième saison. Au Théâtre de l’Usine. Avant de présenter les spectacles, avant même de défendre un projet, il y a une relation à définir. Celle du lieu aux artistes qui y sont invités. Elle est basée sur des intérêts communs et sur une écoute. Il n’est question ni d’imposer une idée à suivre, ni de réaliser des commandes (qui ont pu se révéler stimulantes par ailleurs).

Lors de cette cinquième saison, il s’agit de creuser un sillon pour affirmer ce qui nous importe. Nous accueillons pour la quatrième fois les Fondateurs et leur théâtre en perpétuelle création. Dorothée Thébert et Céline Bolomey s’intéressent au corps de femmes et aux enjeux de pouvoir qu’ils portent. Deux projets qui se construiront avec un texte qui leur préexiste. Un texte, qu’elles ne vont pas «monter», mais qui est une ressource dans laquelle puiser. Le théâtre de Vincent Brayer se fonde lui sur le jeu d’acteur qui précède un texte qui s’écrira en dialogue avec le travail sur le plateau. Louis Clément Da Costa, Jou et POL puisent dans les jeux vidéos pour créer de la danse. Phil Hayes, Maria Jerez et Thomas Kasebacher dans la musique pour créer un théâtre performatif qui tente de faire naître des légendes. Kim Seob Boninsegni, artiste visuel et Christian Garcia, musicien, développent leur intérêt pour les arts scéniques et un travail sur la production du savoir dans ce contexte. Ruth Rosenthal et Xavier Klaine, eux aussi musiciens, empruntent aux émissions télévisuelles et radiophoniques pour nous entraîner dans un voyage sonore, textuel et visuel entre Israël et la Palestine.

Nous soutenons ces démarches perméables à toutes les ressources de l’art. Nous revendiquons une approche de la programmation qu’aucun genre ne définit ni ne limite. Il est également nécessaire aujourd’hui de défendre une place de choix à la danse, alors qu’elle a disparu d’autres lieux genevois. Trois trios chorégraphiques enrichissent encore cette saison : Judson Church is ringing in Harlem (Made-to-Maesure) de Trajal Harrell, A sec avec du sable du trio Noemi Alberganti, Olivia Ortega et Raphaële Teicher et Gerro, Minos and Him d’Aloun Marchal, Roger Sala Reyner et Simon Tanguy.

Comment construire une programmation avec 13 projets, des artistes guidés par leur nécessité intérieure, une préférence manifeste pour les démarches non-conventionnelles et une attention particulière portée à la danse dans le contexte genevois actuel ?

Nous nous appuyons sur la théorie du chaos. Pas celle de la poule sans tête. Celle que Cristina Blanco nous a chanté lors du dernier Festival Particules : l’apparition de petites variations dans les conditions initiales produisent de grandes différences dans les résultats. Nous ouvrons la saison avec le projet de Karelle Ménine qui tente une aventure  commune en dix épisodes avec des artistes de multiples disciplines. Cette proposition inaugurale dont le processus et le format sont inhabituels, aura-t-elle un impact inattendu et fertile sur l’avenir ?

L’impulsion est donnée !

Myriam Kridi

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Comment programmer ? Une cinquième saison. Au Théâtre de l’Usine. Avant de présenter les spectacles, avant même de défendre un projet, il y a une relation à définir. Celle du lieu aux artistes qui y sont invités. Elle est basée sur des intérêts communs et sur une écoute. Il n’est question ni d’imposer une idée à suivre, ni de réaliser des commandes (qui ont pu se révéler stimulantes par ailleurs).

Lors de cette cinquième saison, il s’agit de creuser un sillon pour affirmer ce qui nous importe. Nous accueillons pour la quatrième fois les Fondateurs et leur théâtre en perpétuelle création. Dorothée Thébert et Céline Bolomey s’intéressent au corps de femmes et aux enjeux de pouvoir qu’ils portent. Deux projets qui se construiront avec un texte qui leur préexiste. Un texte, qu’elles ne vont pas «monter», mais qui est une ressource dans laquelle puiser. Le théâtre de Vincent Brayer se fonde lui sur le jeu d’acteur qui précède un texte qui s’écrira en dialogue avec le travail sur le plateau. Louis Clément Da Costa, Jou et POL puisent dans les jeux vidéos pour créer de la danse. Phil Hayes, Maria Jerez et Thomas Kasebacher dans la musique pour créer un théâtre performatif qui tente de faire naître des légendes. Kim Seob Boninsegni, artiste visuel et Christian Garcia, musicien, développent leur intérêt pour les arts scéniques et un travail sur la production du savoir dans ce contexte. Ruth Rosenthal et Xavier Klaine, eux aussi musiciens, empruntent aux émissions télévisuelles et radiophoniques pour nous entraîner dans un voyage sonore, textuel et visuel entre Israël et la Palestine.

Nous soutenons ces démarches perméables à toutes les ressources de l’art. Nous revendiquons une approche de la programmation qu’aucun genre ne définit ni ne limite. Il est également nécessaire aujourd’hui de défendre une place de choix à la danse, alors qu’elle a disparu d’autres lieux genevois. Trois trios chorégraphiques enrichissent encore cette saison : Judson Church is ringing in Harlem (Made-to-Maesure) de Trajal Harrell, A sec avec du sable du trio Noemi Alberganti, Olivia Ortega et Raphaële Teicher et Gerro, Minos and Him d’Aloun Marchal, Roger Sala Reyner et Simon Tanguy.

Comment construire une programmation avec 13 projets, des artistes guidés par leur nécessité intérieure, une préférence manifeste pour les démarches non-conventionnelles et une attention particulière portée à la danse dans le contexte genevois actuel ?

Nous nous appuyons sur la théorie du chaos. Pas celle de la poule sans tête. Celle que Cristina Blanco nous a chanté lors du dernier Festival Particules : l’apparition de petites variations dans les conditions initiales produisent de grandes différences dans les résultats. Nous ouvrons la saison avec le projet de Karelle Ménine qui tente une aventure  commune en dix épisodes avec des artistes de multiples disciplines. Cette proposition inaugurale dont le processus et le format sont inhabituels, aura-t-elle un impact inattendu et fertile sur l’avenir ?

L’impulsion est donnée !

Myriam Kridi