EDITO janvier à juin 2020

Le 01 janvier

2025. La montée du niveau de la mer est drastique et la sécheresse n’a plus de fin. L’eau potable est devenue une monnaie d’échange plus luxueuse que l’or. La division entre les pauvres et le riches est telle que celleux qui en ont encore les moyens vivent replié.x.e.s dans des ensembles résidentiels protégés par des murs et des armes. Les plus riches se font construire des villes entièrement privatisées. Il n’existe plus d’école publique. La police est plus corrompue que jamais.

2026. Un candidat bigot se fait élire à la présidence avec pour slogan “Make America Great Again”. Des groupes fondamentalistes chrétiens font la loi dans le pays sans aucune condamnation de la part du président nouvellement élu. La communauté Earthseed prend racine.

C’est le monde imaginé par l’écrivaine Afro-Américaine Octavia Butler dans Parabole du Semeur et Parabole des Talents. Publiés dans les années 1990, cette suite de récits de science-fiction raconte l’histoire de Lauren Olamina, fille de pasteur qui grandit dans l’une de ces communautés murées. Elle tente de survivre dans ce contexte dystopique, en proie à des visions qui l’incitent à fonder sa propre religion, Earthseed (trad. Litt.: les Semences de la Terre). Cette croyance a pour principe fondateur que “Dieu est Changement”. Tout au long des deux romans va ainsi se former autour d’Olamina une communauté, d’abord par instinct de survie puis par la nécessité de croire, malgré tout, à ce que l’on peut (re)construire ensemble.

Plus d’une vingtaine d’années après la première édition de Parabole du Semeur, Octavia E. Butler nous hante. Sa prose épurée, ses visions prémonitoires, ses héroïnes inspirantes et sa conviction en la force tenace de la vie nous guide, nous obsède. Nous nous tournons nous aussi vers l’avenir sans trop d’optimisme mais avec la conviction que nous devrons continuer à nous battre et que nous trouverons, encore et encore, des manières de nous retrouver, de nous entraider et de nous aimer les un.x.e.s et les autres. Inspiré.e.x.s par Octavia, Lauren Olamina et par les artistes, ami.e.x.s et allié.e.x.s du TU, nous formons à notre tour notre propre prière.

Nous

Nous élevons depuis les profondeurs
Et brillons dans la nuit

Nous appuyons sur Octavia
À l’écoute de brillants esprits

Nous

Faisons beaucoup avec peu
Cherchant à prospérer malgré tout.

Prenons l’espace
Prenons le contrôle

Racontons les histoires
Faisons les vivre

Souvenons-nous des disparu.x.e.s
Et gardons vive la résistance

Développons nos pouvoirs de métamorphose
Croyons au changement

Gardons nos mouvements fluides
Prêt.e.x.s à esquiver les coups de pression

We are

Rising from the depths
And shining in the night
Leaning on Octavia
Listening to bright minds
Doing a lot with a little
Seeking to thrive regardless
Taking control
And spreading out
Telling stories
And making them speak
Thinking of the departed
While resisting every day
Developing our abilities to shapeshift
Believing in change
And always moving swiftly
Against the crunch

Pour le TU, Léa Genoud et Hélène Mateev

Le texte simplifié n'est pas disponible.

2025. La montée du niveau de la mer est drastique et la sécheresse n’a plus de fin. L’eau potable est devenue une monnaie d’échange plus luxueuse que l’or. La division entre les pauvres et le riches est telle que celleux qui en ont encore les moyens vivent replié.x.e.s dans des ensembles résidentiels protégés par des murs et des armes. Les plus riches se font construire des villes entièrement privatisées. Il n’existe plus d’école publique. La police est plus corrompue que jamais.

2026. Un candidat bigot se fait élire à la présidence avec pour slogan “Make America Great Again”. Des groupes fondamentalistes chrétiens font la loi dans le pays sans aucune condamnation de la part du président nouvellement élu. La communauté Earthseed prend racine.

C’est le monde imaginé par l’écrivaine Afro-Américaine Octavia Butler dans Parabole du Semeur et Parabole des Talents. Publiés dans les années 1990, cette suite de récits de science-fiction raconte l’histoire de Lauren Olamina, fille de pasteur qui grandit dans l’une de ces communautés murées. Elle tente de survivre dans ce contexte dystopique, en proie à des visions qui l’incitent à fonder sa propre religion, Earthseed (trad. Litt.: les Semences de la Terre). Cette croyance a pour principe fondateur que “Dieu est Changement”. Tout au long des deux romans va ainsi se former autour d’Olamina une communauté, d’abord par instinct de survie puis par la nécessité de croire, malgré tout, à ce que l’on peut (re)construire ensemble.

Plus d’une vingtaine d’années après la première édition de Parabole du Semeur, Octavia E. Butler nous hante. Sa prose épurée, ses visions prémonitoires, ses héroïnes inspirantes et sa conviction en la force tenace de la vie nous guide, nous obsède. Nous nous tournons nous aussi vers l’avenir sans trop d’optimisme mais avec la conviction que nous devrons continuer à nous battre et que nous trouverons, encore et encore, des manières de nous retrouver, de nous entraider et de nous aimer les un.x.e.s et les autres. Inspiré.e.x.s par Octavia, Lauren Olamina et par les artistes, ami.e.x.s et allié.e.x.s du TU, nous formons à notre tour notre propre prière.

Nous

Nous élevons depuis les profondeurs
Et brillons dans la nuit

Nous appuyons sur Octavia
À l’écoute de brillants esprits

Nous

Faisons beaucoup avec peu
Cherchant à prospérer malgré tout.

Prenons l’espace
Prenons le contrôle

Racontons les histoires
Faisons les vivre

Souvenons-nous des disparu.x.e.s
Et gardons vive la résistance

Développons nos pouvoirs de métamorphose
Croyons au changement

Gardons nos mouvements fluides
Prêt.e.x.s à esquiver les coups de pression

We are

Rising from the depths
And shining in the night
Leaning on Octavia
Listening to bright minds
Doing a lot with a little
Seeking to thrive regardless
Taking control
And spreading out
Telling stories
And making them speak
Thinking of the departed
While resisting every day
Developing our abilities to shapeshift
Believing in change
And always moving swiftly
Against the crunch

Pour le TU, Léa Genoud et Hélène Mateev