CONVERSATION AVEC LA LEA

Gilles Pastor

Du 10 janvier au 11 janvier 2009

«Mon langage au théâtre serait la collection d’un « cabinet de curiosités », un principe de rassembler desfigures étranges. Il ne s’agit pas d’un catalogue raisonné de monstres mais de mon propre panthéon. Souvent, le point de départ de ces curiosités se situe dans la singularité d’un langage.

Pour La LÉA, ma dernière « acquisition », tout se concentre dans l’articulation de son langage, dans cette zone trouble et silencieuse due à sa surdité. Ses oreilles ne lui permettent plus d’avoir une ouverture sur le monde extérieur.

La Léa, devenue sourde, vit isolée. Loin du monde extérieur, dans « sa montagne » durant six mois jusqu’aux premières neiges, le son tonitruant des cloches de ses vaches ne l’accompagnent ou ne la perturbent plus. Lorsque, rarement, des visiteurs s’approchent de son chalet, c’est qu’ils lui rendent visite et profitent de  l’occasion pour lui acheter des tomes de vache, 100 % graisse animale et hors des normes européennes.

Un commerce étrange se joue dans l’achat de quelques tomes. Tout se situe hors du mot, et hors de la Léa. J’ai été introduit dans sa cuisine par les femmes de ma famille. Un nouvel alphabet entre en scène et circule dans cette pièce. La structure nécessaire du langage s’obscurcit. La Léa injecte et distille une contamination involontaire dans le langage. Je filme. Ici se joue une transaction simple : je suis chez la marchande de tomes et je voudrais lui acheter deux tomes. Transaction quasi impossible, non pas à cause du handicap de la Léa, mais lorsque ma famille tente de résoudre celle-ci.» Gilles Pastor

Création 2008 Première suisse

Le texte simplifié n'est pas disponible.

«Mon langage au théâtre serait la collection d’un « cabinet de curiosités », un principe de rassembler desfigures étranges. Il ne s’agit pas d’un catalogue raisonné de monstres mais de mon propre panthéon. Souvent, le point de départ de ces curiosités se situe dans la singularité d’un langage.

Pour La LÉA, ma dernière « acquisition », tout se concentre dans l’articulation de son langage, dans cette zone trouble et silencieuse due à sa surdité. Ses oreilles ne lui permettent plus d’avoir une ouverture sur le monde extérieur.

La Léa, devenue sourde, vit isolée. Loin du monde extérieur, dans « sa montagne » durant six mois jusqu’aux premières neiges, le son tonitruant des cloches de ses vaches ne l’accompagnent ou ne la perturbent plus. Lorsque, rarement, des visiteurs s’approchent de son chalet, c’est qu’ils lui rendent visite et profitent de  l’occasion pour lui acheter des tomes de vache, 100 % graisse animale et hors des normes européennes.

Un commerce étrange se joue dans l’achat de quelques tomes. Tout se situe hors du mot, et hors de la Léa. J’ai été introduit dans sa cuisine par les femmes de ma famille. Un nouvel alphabet entre en scène et circule dans cette pièce. La structure nécessaire du langage s’obscurcit. La Léa injecte et distille une contamination involontaire dans le langage. Je filme. Ici se joue une transaction simple : je suis chez la marchande de tomes et je voudrais lui acheter deux tomes. Transaction quasi impossible, non pas à cause du handicap de la Léa, mais lorsque ma famille tente de résoudre celle-ci.» Gilles Pastor

Création 2008 Première suisse

Distribution

  • Conception Gilles Pastor (France)