C’est injuste ou bien pas

d’après Yann Gerdil-Margueron

Les structures de métal installées sur scène dessinent un cube ouvert. Seule une face, en fond de décor, est fermée. Couverte d’une surface phospho-luminescente, elle servira d’éclairage (la matière a la propriétté de  se «charger» de lumière et de conserver la mémoire des images que l’on y projette). Y seront également projetées des séquences filmées. Le sol est couvert d’un caoutchouc Pirelli. Aucun autre élément de décor, à l’exception d’un chariot de transport de corps provenant directement de la morgue d’un hôpital. Un vide clinique, coupé du monde, espace idéal à la réalisation d’une autopsie, d’une auto-psy.

C’est en effet l’objet de «C’est injuste ou bien pas», monologue écrit par Yann Gerdil-Margueron. Première oeuvre de l’auteur initialement destinée à la publication.

Il y est question de violence, sociale, individuelle, réelle, imaginée, perçue. De sexe aussi. Le personnage, seul sur scène, enfermé dans ce cube d’acier, se livre à la dissection de sa vie , notamment au travers de sa sexualité; une sexualité dans laquelle il n’y a que peu de tendresse, ni pour lui, ni pour les autres.

Le metteur en scène a imaginé un espace, un réceptacle qui puisse recueillir, protéger, exposer ce personnage dans toute sa clinicité, sa crudité et sa froide exactitude. Il a tenu à bannir tout esthétisme pour ne laisser place qu’à la plus absolue exhibition.

Car c’est bien d’un espace de démonstration qu’il s’agit, d’un champ de dissection où pourra se mouvoir cet invidu en guerre avec lui-même. Un lieu atemporel, métallique, aseptique, lisse. Une salle de dissection, les entrailles d’un tube à raisonnance magnétique nucléaire où le corps est disloqué par des champs magnétiques pour nous révéler sa part d’ombre.

Le spectateur ne connaît du personnage que ce que ce dernier veut bien raconter. Un étrange rapport de dépendance mutuelle s’installe alors de part et d’autre de la scène, entre un voyeur malgré lui et un exhibitionniste sans le savoir.

Le texte prend la forme d’une série de courtes séquences, résumés de situations et d’impressions vécues, entrecoupées de «crimes», ceux de ses amants, que le personnage confesse avoir commis. Plus qu’un répertoire d’amants, le texte de Yann Gerdil-Margueron se présente comme un catalogue de souffrances, ressenties ou fantasmées, infligées à soi ou aux autres. Une écriture brute, presque automatique, qui relate une lutte entre la mémoire et la mort, laissant, après lecture, un goût de sang et de sperme mélangés.

Le texte simplifié n'est pas disponible.

d’après Yann Gerdil-Margueron

Les structures de métal installées sur scène dessinent un cube ouvert. Seule une face, en fond de décor, est fermée. Couverte d’une surface phospho-luminescente, elle servira d’éclairage (la matière a la propriétté de  se «charger» de lumière et de conserver la mémoire des images que l’on y projette). Y seront également projetées des séquences filmées. Le sol est couvert d’un caoutchouc Pirelli. Aucun autre élément de décor, à l’exception d’un chariot de transport de corps provenant directement de la morgue d’un hôpital. Un vide clinique, coupé du monde, espace idéal à la réalisation d’une autopsie, d’une auto-psy.

C’est en effet l’objet de «C’est injuste ou bien pas», monologue écrit par Yann Gerdil-Margueron. Première oeuvre de l’auteur initialement destinée à la publication.

Il y est question de violence, sociale, individuelle, réelle, imaginée, perçue. De sexe aussi. Le personnage, seul sur scène, enfermé dans ce cube d’acier, se livre à la dissection de sa vie , notamment au travers de sa sexualité; une sexualité dans laquelle il n’y a que peu de tendresse, ni pour lui, ni pour les autres.

Le metteur en scène a imaginé un espace, un réceptacle qui puisse recueillir, protéger, exposer ce personnage dans toute sa clinicité, sa crudité et sa froide exactitude. Il a tenu à bannir tout esthétisme pour ne laisser place qu’à la plus absolue exhibition.

Car c’est bien d’un espace de démonstration qu’il s’agit, d’un champ de dissection où pourra se mouvoir cet invidu en guerre avec lui-même. Un lieu atemporel, métallique, aseptique, lisse. Une salle de dissection, les entrailles d’un tube à raisonnance magnétique nucléaire où le corps est disloqué par des champs magnétiques pour nous révéler sa part d’ombre.

Le spectateur ne connaît du personnage que ce que ce dernier veut bien raconter. Un étrange rapport de dépendance mutuelle s’installe alors de part et d’autre de la scène, entre un voyeur malgré lui et un exhibitionniste sans le savoir.

Le texte prend la forme d’une série de courtes séquences, résumés de situations et d’impressions vécues, entrecoupées de «crimes», ceux de ses amants, que le personnage confesse avoir commis. Plus qu’un répertoire d’amants, le texte de Yann Gerdil-Margueron se présente comme un catalogue de souffrances, ressenties ou fantasmées, infligées à soi ou aux autres. Une écriture brute, presque automatique, qui relate une lutte entre la mémoire et la mort, laissant, après lecture, un goût de sang et de sperme mélangés.