Steeve Iuncker

Photographe  » de presse  » (il travaille à mi-temps pour un quotidien), Steeve Iuncker interroge de façon inlassable, radicale, politique au vrai sens du terme, la (ou les ) fonction (s) de la photographie et de l’image dans le domaine de l’information et du documentaire d’aujourd’hui. A quoi cela peut-il bien servir, alors que nous avons l’illusion d’être, dans l’immédiateté de la transmission, au courant – de façon potentielle en tout cas – de tout ce qu’il advient de par le monde ? A quoi cela peut-il servir de valoriser l’image fixe ? Comment se situer par rapport à son histoire, ses histoires ? Quels dispositifs mettre en place, dès la prise de vue et jusqu’à la mise en forme et l’utilisation pour être, sinon justes, du moins pertinents ? Ce sont là les questions de base qui fondent et agitent un travail en permanente évolution, attaché à définir de façon précise ses cadres, sa relation au texte, ses principes (ou absences) de narration, sa mise en danger du regard, du voyeurisme, des conventions. Un travail, également, qui aime à approcher les tabous liés au corps, au sexe, à la mort, à la conception sociale et normalisée des grandes questions qui agitent la pensée humaine. Qu’il accompagne un malade du Sida en phase terminale, mette en forme la vie professionnelle d’une prostituée âgée, aille se confronter à la situation de crise à Gaza, accumule les images de célébrités parées de diamants au Festival de Cannes, explore les coulisses des défilé de mode, suive la police lors des constats faisant suite aux crimes ou révèle l’univers hallucinant de la chirurgie esthétique, Steeve Iuncker ne chasse pas les icônes. Il montre. De façon réaliste, libre et salutaire. Même si cela peut sembler provocateur ou choquant.

Il nous demande seulement d’accepter de voir.

D’être responsables et lucides.

Christian Caujolle

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Photographe  » de presse  » (il travaille à mi-temps pour un quotidien), Steeve Iuncker interroge de façon inlassable, radicale, politique au vrai sens du terme, la (ou les ) fonction (s) de la photographie et de l’image dans le domaine de l’information et du documentaire d’aujourd’hui. A quoi cela peut-il bien servir, alors que nous avons l’illusion d’être, dans l’immédiateté de la transmission, au courant – de façon potentielle en tout cas – de tout ce qu’il advient de par le monde ? A quoi cela peut-il servir de valoriser l’image fixe ? Comment se situer par rapport à son histoire, ses histoires ? Quels dispositifs mettre en place, dès la prise de vue et jusqu’à la mise en forme et l’utilisation pour être, sinon justes, du moins pertinents ? Ce sont là les questions de base qui fondent et agitent un travail en permanente évolution, attaché à définir de façon précise ses cadres, sa relation au texte, ses principes (ou absences) de narration, sa mise en danger du regard, du voyeurisme, des conventions. Un travail, également, qui aime à approcher les tabous liés au corps, au sexe, à la mort, à la conception sociale et normalisée des grandes questions qui agitent la pensée humaine. Qu’il accompagne un malade du Sida en phase terminale, mette en forme la vie professionnelle d’une prostituée âgée, aille se confronter à la situation de crise à Gaza, accumule les images de célébrités parées de diamants au Festival de Cannes, explore les coulisses des défilé de mode, suive la police lors des constats faisant suite aux crimes ou révèle l’univers hallucinant de la chirurgie esthétique, Steeve Iuncker ne chasse pas les icônes. Il montre. De façon réaliste, libre et salutaire. Même si cela peut sembler provocateur ou choquant.

Il nous demande seulement d’accepter de voir.

D’être responsables et lucides.

Christian Caujolle